Travailler en Freelance ?

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Travailler en Freelance ?

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Image d'illustration de l'article travailler en Freelance définition.

Travailler en Freelance définition fantasmée

Devenir son propre patron, voici la définition la plus admise et la plus dangereuse pour la survie d’un Freelance. Face à la précarisation du statut de salarié, certains d’entre eux – parmi les plus armés et les plus expérimentés – sont tentés de travailler en Freelance.

Mais les risques de devenir travailleur indépendant sont parfois bloquants. Citons la précarité financière entre les missions, la difficulté de se diversifier et de varier ses spécialités, la sous traitance pour le compte des agences, SSII ou autres intermédiaires qui verrouillent le marché, les services achats des entreprises etc.

Le portage salarial constitue un compromis qui diminue, tant soit peu, les risques de précarité des Freelances. Mais toutes ces considération ne sont que des broutilles comparées au principal piège tendu devant ceux qui veulent travailler en Freelance.

Freelance, une erreur de définition

Devenir son propre patron tout en gardant les habitudes d’un salarié : voici le piège le plus redoutable et le plus insidieux qui avale, tel un ogre, la plupart de ceux qui se lancent sur le chemin de l’indépendance.
Imaginons un consultant qui se met à travailler en Freelance, ou qui lance sa petite société tout seul.
Quelle est la vision « Business » d’un consultant qui veut travailler en Freelance ?
Celle d’un consultant !
Un consultant maîtrise un art et va proposer cet art aux clients à travers son statut de Freelance ou d’entreprise individuelle. Ce qui intéresse le nouveau Freelance n’est pas ce dont le client a besoin, mais faire à tout prix ce qu’il sait faire.
C’est ainsi, qu’un informaticien monte un business en informatique, un communicant un business en communication etc.
Alors il commence à travailler en Freelance, mais ne sait généralement pas comment trouver de nouveaux projets. La plupart se mettent sur des sites d’intermédiation de type Marketplace et attendent sagement qu’un client les contacte. De temps à autre, ils changent leur photo de profil, leurs références ou leur book, mais la fumée d’un volcan sur une île déserte est difficilement visible. Naturellement cette formule fonctionne plus ou moins, mais généralement pour des projets à faible volume. Le principe économique d’une Marketplace étant une commission du site sur un budget fixé par avance, ce qui présuppose un petit projet bien défini par le client. Mais les vrais projets sont dans les entreprises. Et un client en entreprise est déjà courtisé par des dizaines d’agences ou des sociétés de service qui font la queue à la porte; sans compter que ce type de client est débordé et ne sait généralement pas ce qu’il veut pour publier une annonce claire. Une minorité de chanceux réussit à rester chez un client connu pendant de longues années sans se poser de questions. Les autres galèrent de projet en projet, en espérant tomber sur la perle rare en termes de prix et de volume.

Parfois, les plus entreprenants s’en remettent à un commercial pour leur trouver des projets. Et comme ils n’ont pas de trésorerie d’avance, ils s’associent avec lui. Au début les choses peuvent plus ou moins bien marcher et parfois même, sur un malentendu, d’autres Freelances viennent les rejoindre pour étoffer la toute petite entreprise.

L’illusion de travailler en indépendant

Mais quelle est la vision Business d’un commercial qui s’associe à un Freelance pour développer une entreprise ?
Celle d’un commercial !
Un commercial maîtrise l’art de la vente, et il va vendre à tout prix ce que le Freelance sait faire. L’ennui, c’est que la plupart des Freelances sur le marché savent faire plus ou moins la même chose et que les clients ne s’intéressent pas aux Freelances, mais à leurs besoins. Le commercial va donc tellement maquiller les Freelances à travers des offres vides, que ces derniers finissent par ne plus savoir qui ils sont.
Se présentent alors trois scénarios inévitables :
Soit la TPE s’atrophie et disparaît (marché saturé), soit elle enfle rapidement et explose (marché en croissance), soit elle survit mais ce sont les associés qui explosent (marché de niche). La chose à comprendre est que « faire fonctionner une entreprise » n’a rien à voir avec « une entreprise qui fonctionne ». Pour monter une entreprise qui fonctionne, les patrons travaillent sur leur business, et non dans leur business.
On les appelle justement des entrepreneurs, des vrais !
Un vrai entrepreneur détecte un besoin, et répond à ce besoin de manière originale et systémique. Et dans le système qu’il déploie, il y a déjà de l’argent, un marketing, un process de production et une organisation prévue à terme sans lui…

Travailler en Freelance : plan de route

Un préalable pour réussir en tant que Freelance est d’avoir un modèle d’offre raisonnablement viable, et non une liste de savoir-faire comme n’importe quel salarié (dans une entreprise, on appelle cela un business modèle). A quoi cela sert de devenir freelance si on est obligé de faire le même travail qu’un salarié plus demi douzaine de contraintes supplémentaires – comme par exemple la précarité ? Concrètement, il faut un bilan de compétence pour savoir de quoi on est capable, et un plan de projet professionnel pour savoir où l’on va. Qui peut marcher sans ses muscles et sans ses yeux ? C’est le même problème d’orientation que rencontrent les adolescents en 3ème : c’est une question de motivation. Il existe deux types de motivation pour faire fonctionner un Freelance : les motivations externes à la personne et celles internes à la personne. Si vous êtes un expert reconnu dans un domaine, vos motivation externes peuvent être juste la nature et l’intérêt des projets. Et un bon expert peut facilement travailler en Freelance avec simplement ses motivations externes. En revanche, pour les profils moins pointus, avec un savoir faire respectable mais dans la moyenne, la motivation interne (la volonté de) est primordiale, faute de quoi, les difficultés du chemin peuvent devenir bloquantes.
Faire un Pitch est un moyen simple de faire à la fois votre bilan de compétence et une esquisse de votre projet professionnel. Naturellement, si vous en avez les moyens, faites appel à des professionnels – il en existe de très bons au pôle emploi pour ceux qui sont inscrits.
Et si votre Pitch vous plaît, si vous en êtes suffisamment fier pour en parler à vos proches, c’est le signe que vous êtes sur la bonne voie pour démarrer ou continuer à travailler en Freelance.